Projet Sologne

La Sologne, un milieu très spécifique.

Isolat forestier de 500 000 hectares entre deux océans céréaliers la Beauce et le Berry, la Sologne est faite d’une alternance de milieux humides très argileux et de forêts acides sur des sables peu profonds, ponctuée de petites clairières agricoles. Ces milieux très typés sont relativement cloisonnés. Ils permettent encore la survie d’abeilles noires locales pas trop métissées. Elles sont cependant de plus en plus rares, surtout aux marges de la Sologne.

Chambord, un havre pour l’abeille noire de Sologne

La forêt est un milieu pauvre en ressources nectarifères qui contribue à la sélection d’abeilles rustiques. Pour assurer une biodiversité durable et autonome, il faut arriver environ à 250 colonies d’origine génétique différente. Toutes les colonies collectées en Sologne par le conservatoire sont rapatriées dans le massif forestier préservé Chambord, forêt de Boulogne. Le but est de retrouver un écotype solognot de l’abeille noire pour pouvoir le réintroduire à la demande des apiculteurs locaux dans les milieux où il a disparu..

L’échelonnement des floraisons en Sologne

La biodiversité foisonnante de la flore solognote est utilisée par l’abeille noire. Ses butineuses dénichent des ressources discrètes et insoupçonnées en pollen et en nectar qui contribuent à la bonne santé du couvain par des apports variés.

La grande diversité et l’étalement des floraisons permet d’envisager en Sologne une apiculture sédentaire non tributaire des grandes cultures. La ressource principale est la flore forestière.

Janvier-Février : Noisetier, perce-neige
Février-Mars : Saules, épine noire, ficaire, pruniers
Avril : Pissenlit, merisier, pommier, poirier, cerisiers
Mai : Genêt à balais, chêne pédonculé, églantier, aubépine, acacia, prairies
Juin : ronce, trèfle, tilleul, châtaignier, alisier, bourdaine, bruyère cendrée
Juillet-Aout : serpolet, sarrasin, épilobes, callune
Septembre-octobre : Séneçons, verge d’or, moutarde blanche, linaire commune
Novembre décembre : Lierre des bois

Un rucher de fécondation

Un des objectifs du conservatoire est de permettre à ses adhérents de « noircir » leurs ruchers. Des ruches à mâles sélectionnées sont réunies sur l’un des ruchers. Les membres du conservatoire peuvent apporter leurs nucléis de fécondation, soigneusement filtrés de tout mâle étranger, à proximité de ce rucher de fécondation.

Piégeage en forêt

En zone forestière, à proximité de lieux habités comme les anciennes fermes ou les petits châteaux, il existe des abeilles retournées à l’état sauvage qui nichent dans des arbres creux ou dans des fissures de murs, voire des cheminées. Ces souches rustiques essaiment une fois par an. En disposant des ruches pièges à proximité il est possible de récupérer la descendance de ces sauvageonnes. A l’expérience, toutes ne sont pas noires.

La collecte des colonies.

La recherche d’abeilles locales se fait par le réseau très discret des petits apiculteurs locaux qui conservent des ruchers très isolés les uns des autres. Le bouche à oreille et les contacts des adhérents sont les principaux pourvoyeurs de nouvelle génétique.

Une conservation dynamique

Les ruches en conservation ont pour vocation à être multipliées sans attendre l’essaimage naturel. Une partie de cette descendance qui ne répond pas aux critères abeille noire est retirée du conservatoire avant la période de fécondation. La conduite des ruchers est dirigée exclusivement vers la multiplication et non vers la production de miel.

Achat de colonies d’abeilles locales

Le conservatoire propose l’achat de colonies identifiées comme noires, mais il est rare que les petits apiculteurs souhaitent de séparer de leurs essaims. Il faut alors les convaincre de faire une division ou de donner accès à un cadre de ponte pour faire du greffage de larves.

Le rôle des adhérents

Chaque adhérent met à la disposition du conservatoire les souches génétiques intéressantes qui sont en sa possession. Soit par greffage, soit par division il fournit des lignées qui viennent compléter la diversité des ruchers de conservation. En échange, en cas de perte de cette lignée le conservatoire pourra lui rendre une ruche fille de celle qui est conservée.

Le rôle primordial des mâles

En laissant les abeilles construire leurs cires on constate qu’elles produisent davantage de cellules de mâles. L’objectif est de saturer les ruchers en mâles de lignée noire. Lorsqu’une reine vierge fait son vol de fécondation elle est entourée de mâles à dominante noire.

La provenance des lignées. (carte de la Sologne)