Un hiver doux mais très venté et humide, un printemps précoce, les effets du changement climatique demandent à nos abeilles locales une souplesse d’adaptation. La mortalité des colonies lors de l’hiver 2019-2020, autour de 20%, est au-dessus de la moyenne habituelle. Elle parait liée aux conséquences d’un été caniculaire de disette qui n’a pas permis des réserves et des populations suffisantes pour hiverner. Au printemps l’activité des ruches a démarré de façon beaucoup plus précoce et elles ont pu profiter d’une belle floraison en milieu forestier. Très tôt, les reines ont pondu des mâles et les premières fécondations ont eu lieu fin Avril.
En mai, retour de bâton, on frise les gelées et tout s’arrête avec un vent du nord persistant. Les saints de glace se rappellent à notre souvenir. L’abeille noire qui entoure son couvain de réserves de miel et de pollen parait bien armée pour y faire face.
La concentration et la superposition de toutes les floraisons forestières au même moment posent quelques questions. Aurons-nous dans l’avenir en région Centre-Val de Loire un climat de type méditerranéen classique, toutes les fleurs au printemps et des étés hyper secs ou bien l’arrêt du Gulf Stream nous imposera-t-il un climat contrasté de type New Yorkais, sibérien en hiver, moite et torride en été?
L’avenir de la flore forestière n’est pas assuré. La plupart des essences de feuillus comme de résineux sont condamnées à disparaître dans les 30 ans à venir si l’hypothèse d’un réchauffement de 2° ou plus est confirmée. Bien malin qui pourrait dire de quoi se nourriront les abeilles à cette échéance. Apis mellifera mellifera en a vu d’autres.
Ses capacités génétiques d’adaptation seront néanmoins mises à l’épreuve.