La chasse aux abeilles locales est un sport de patience qui s’exerce sur une fraction du printemps, d’Avril à mi-Juin. D’abord savoir si elles existent. Choisissez les secteurs les plus isolés, loin de de toute activité apicole connue et placez en évidence une assiette contenant un fond d’eau miellée. Ne pas noyer des abeilles dans trop de sirop. Ensuite, il faut observer à différentes heures pour voir qui sont les visiteuses. Prendre des photos pour mémoire. Recharger l’appât si tout a été consommé. Si plus de la moitié des butineuses ont l’apparence d’abeilles noire locales vous pouvez installer un piège à essaims, naturellement avec l’aval du propriétaire des lieux.
Quelle ruche piège ?
Un piège à essaim n’a pas besoin d’être en pleine nature, il fonctionne aussi bien à proximité d’habitations, dans un jardin ou près de dépendances qui peuvent lui offrir un support en hauteur, car c’est entre 2 et 3m au-dessus du sol que les pièges fonctionnent le mieux.
Il n’y a pas de meilleur piège qu’une vieille ruche de production réformée. Le volume doit être suffisant pour retenir l’attention des éclaireuses. L’espace proposé par une ruche Warré est, semble-t-il, insuffisant. Un petit essaim peut bouder un logis de taille modeste, les abeilles pensent à l’expansion future de la colonie. L’intérieur doit avoir été passé à la flamme pour offrir un logis sain et réveiller les odeurs de cire et de propolis qui assurent l’attractivité. Inutile de remplir le piège de cadres bâtis. Un ou deux suffisent pour accueillir la ponte d’une reine. Par contre toute la ruche doit être remplie de cadres vides, filés ou non qui serviront de guide à la construction. Il faut avant tout éviter la construction de rayons anarchiques qui posent problème lors du transvasement dans une ruchette.
Pas de sanctuaire naturel
Rien ne garantit que l’essaim que vous avez capturé est d’origine sauvage et que sa génétique est 100% locale. De nombreux arbres creux sont peuplés d’abeilles notoirement métissées, issues de l’essaimage de ruches domestiques appartenant à des apiculteurs de loisir ou à des professionnels. Souvent, on entend dire. « Il y a un arbre creux qui est habité depuis des lustres par des abeilles sauvages ». Quand on y regarde de plus près, ces abeilles sont métissées comme les autres. Bien souvent la colonie sauvage d’origine est morte en hiver et a été remplacée au printemps par un essaim qui a trouvé le lieu accueillant, d’où l’apparente continuité. Que ce soit en Sologne ou en Gâtinais, il n’existe pas de sanctuaire naturel d’abeilles noire locales. Après des années de piégeage et de récolte d’essaims, la proportion de captures qu’il est possible de qualifier de noires (reine de couleur noire et population d’abeilles brunes homogène) oscille autour de 10 % ce qui donne une indication sur le niveau de métissage ambiant.